Les racers des années folles

 

Les racers de la famille des "Rafale"

"AURORA" / RAFALE V

Ce racer des années 30 a été homologué par la Fédération Française de la Navigation Automobile le 4 juillet 1935. Il appartenait à Emile Piquerez qui l'avait commandé pour les compétitions internationales. Il était baptisé du prénom de son épouse argentine "Aurora".

"Emile Piquerez, riche industriel né en Suisse en1888 est un des fondateurs de la société Técalemit spécialisée dans les flexibles de graissage sous pression et les équipements automobiles.

Il était passionné de nautisme et propriétaire de nombreux voiliers et canots automobiles.

Il vivait à Saint-Cloud ; il était membre du Yacht Motor Club de la Méditerranée".

"Aurora" a été construit sur les plans de l'architecte Galvin, par le chantier Chauvière implanté à Vitry sur Seine. C'est une coque à redan de 8,40 de long.

Lucien Chauvière et l'usine de Vitry sur Seine

Il était équipé d'un moteur Hispano Suiza de 36 litres, 12 cylindres en V de type 12 NBR d'un poids de 520 kg développant une puissance de 650 à 800 CV. Numéro de série : 430259 Poids total de l'ensemble coque/moteur : 1400 kg. Numéro de course : 00 F1

En 1945 "Aurora " passe aux mains de MM. Langlois et Gérard (Commodore du Yacht Motor Club de France, propriétaire d'une galerie d'art à Paris) qui le rebaptisent "Rafale V".

Quelques années plus tard, en 1948/1949, un habillage du cockpit arrière en forme de bonnet phrygien fait son apparition. C'est dans cette version qu'il existe toujours aujourd'hui, propriété d'un collectionneur anglais.

Ci-dessus, exposition à Rétromobile en 1994

	Biscarosse 1998

Peu d'archives et de renseignements sur les courses.

. En 1936, du 15 au 22 août, Aurora dispute le meeting motonautique de Cannes

. Cette même année, il gagne le prix du président de la république, épreuve de 12 km parcourue à la moyenne de 90,330 km/h

. Il détient également un record de vitesse à 142 km/h établi par Maurice Vasseur.

. En 1946, Rafale V participe à un meeting à Evian (photo ci-dessous).

Trophée "Aurora", récompense attribuée lors des meetings de Cannes par E. Piquerez

Nous sommes en janvier 2018, ce bateau sera proposé à la vente aux enchères organisée dans le cadre de Rétromobile par la maison Bonhams.

Pour les amateurs de modèles réduits, la société Provence Moulage a réalisé une maquette au 1/43ème

 

"PIVA" / RAFALE VI.

Ce bateau a été construit en 1935 également sur les plans de l'architecte Galvin, par le chantier Chauvière implanté à Vitry sur Seine.

Il était propulsé par un moteur Farman conçu par l'ingénieur Becq, moteur de type 12 CS, d'une cylindrée de 11,4 litres issu de l'aviation. De 12 cylindres en V, il était équipé d'un compresseur centrifuge à un étage. Sa puissance, d'environ 600 CV, était transmise à une hélice 3 pales par un inverseur réducteur au rapport 0,94. Contenance du réservoir d'essence 220 litres, du réservoir d'huile 150 litres. Poids de l'ensemble à vide : 1130 kg.

Tous ces renseignements techniques nous ont été communiqués par le fils du mécanicien chef, M. Beteille.

Il a appartenu successivement à MM. Picquerez, Vasseur, puis à M. Langlois. Ce bateau de record s'appelait à l'origine PIVA et portait le numéro de course 12 F21 ; il est devenu par la suite RAFALE VI avec le numéro FU-1.

Nous avons retrouvé des archives de course aux Etats-Unis et en France sur la Seine :

Le 6 septembre 1937, en course à Détroit, dans le cadre de la Roaring Gold Cup Racers

A gauche : au volant, M. Vasseur, au centre M. Beteille.

 

En 1937, le dimanche 20 juin, il avait participé au 12ème meeting international de France organisé par le Yacht Moteur Club de France, dans le cadre de l'exposition de Paris.

La semaine suivante, le mercredi 23 juin, il remportait la Coupe de France à Herblay, aux mains de MM. Piquerez et Vasseur.

le 26 juillet, Emile Piquerez remporta un record mondial à la vitesse de 140,61 km, sur la Seine à Paris.

	Photo prise de la passerelle de l'Avre lors de ce record mondial

Ce bateau a été retrouvé sur la péniche de M. Langlois, "le Cormoran", amarrée sur la Seine, au Pont de Saint-Cloud et est devenu la propriété d'un collectionneur anglais qui en a entrepris la restauration.

Ce bateau existe toujours ; il a été remarquablement restauré par un ami anglais.

Sa dernière apparition en France a été lors de Retromobile, fin des années 1990 :

Une maquette de ce bateau a été réalisée par M. Beteille, sans plan, elle fonctionne avec un moteur de 10 cc et est radiocommandée.